Le Caire est l'une des mégapoles les plus peuplées d'Afrique et du Moyen-Orient, avec plus de 20 millions d'habitants. Son développement urbain a été peu planifié, générant des quartiers informels, un trafic saturé, une pression sur les services publics mais surtout, une forte pollution. 

Afin d’en faire une ville moderne, verte, durable et fonctionnelle d’ici 2050, l’État égyptien lance « Le Caire 2050 », un plan stratégique national de réaménagement et de développement urbain visant à repenser la métropole du Caire à l’horizon 2050.

Grâce à la signature de la Chaire ISCI MENA au Caire en novembre 2024, Le Master PITET (Pilotage et ingénierie de la transformation écologique des territoires) a eu l’opportunité de se rendre sur place du 11 au 17 mai 2025 lors de son séminaire d’études annuel. Le réseau de la Chaire lui a donné un accès privilégié à la visite de certains sites comme le célèbre Mokattam.

Le master PITET

Fondé en 2005, le master PITET a pour but de former les étudiants en BAC+3 et BAC + 5  aux fonctions de responsable d’exploitation d’un service à l’environnement dans les domaines de l’eau et des déchets. Il est co-accrédité par l’Université Gustave Eiffel et l’université Cergy Pontoise (CYU) et bénéficie d’un partenariat privilégié avec la société Veolia. 

Un séminaire d’études est organisé tous les ans par l'équipe encadrante. Son ambition est de confronter les étudiant·es à des problématiques contemporaines tout en leur permettant d’échanger avec des experts, à des acteurs locaux, et autres étudiant·es issus de divers horizons académiques et culturels.

Cette année, grâce au réseau de la Chaire ISCI MENA, le séminaire d’étude s’est déroulé au Caire du 11 au 17 mai 2025. Il avait pour thème la gestion durable de l'eau et des déchets solides dans le contexte de la transition écologique en Egypte.

Une quinzaine d'étudiants se sont envolés rive Sud encadrés par les co-responsables du master Katia LAFFRECHINE et Virginie ENGRAND LINDER.

L’ONU-Habitat, organisation co-fondatrice de la chaire ISCI-MENA

Avant le départ, M. Ahmed EL DORGHAMY a présenté les activités menées par ONU-Habitat et l'application de l'outil de gestion des déchets (Waste Wise Cities), qui adopte une politique très efficace pour réglementer la gestion des déchets dans les villes égyptiennes, ce qui représente un véritable défi.

Sur place, deux interventions sur les solutions innovantes pour l’eau et l’assainissement et la gestion des déchets ont été présentées par les consultants ONU-Habitat.

Avec 40 années d’expérience auprès du ministère égyptien des affaires environnementales, d’agences onusiennes ou encore de la Banque mondiale dans la région MENA, l’ingénieur Mounir BUSHRA a présenté aux étudiants l’évolution de la gestion des déchets en Egypte et le rôle essentiel des Chiffonniers en Egypte.*

« Il est tellement rare de pouvoir le visiter, c’est la première et sûrement la dernière fois que j'explore ce lieu… »

Visites privilégiées

Grâce au réseau institutionnel de l’ONU-Habitat, les participants au séminaire ont pu visiter des sites habituellement difficiles d’accès comme la « garbage city ».

Le quartier de Mokattam est un lieu reculé très peu accessible aux touristes où seuls s’aventurent les dénommés zabbâlin. Depuis des décennies, ils assurent la collecte, le tri et le recyclage des déchets de la ville, opérant de manière informelle mais très efficace.

Historiquement, la communauté copte des Chiffoniers était l’une des seules à pouvoir élever des porcs, très utiles pour le traitement de déchets organiques. Aujourd’hui, l’élevage porcin a laissé place aux ateliers de refonte d’aluminium, de recyclages plastiques et polymères et autres produits recyclables. Leur système permet de recycler jusqu’à 80 % des déchets collectés, un taux remarquable à l’échelle mondiale. 

Malgré leur rôle essentiel, ils vivent souvent dans des conditions précaires et ne bénéficient pas d'une reconnaissance officielle. Des initiatives locales cherchent aujourd’hui à mieux intégrer leur travail dans la politique de gestion des déchets du Caire.

« Il est tellement rare de pouvoir y pénétrer, c’est la première et  sûrement la dernière fois que je visite ce lieu… » a-t-on pu entendre côté égyptien.

Agenda de la semaine de séminaire